Pour sa 2e édition, le Grand Annemasse-Bellegarde se tenait cette année le 26 mars.
Une semaine avant le jour J, dans nos veines la température montait. Nous étions les organisateurs chauffés à blanc d’une grande journée à la gloire du vélo, nous espérions tous que ce 26 mars 2023 laisserait des traces dans les mémoires. Seuls les esprits, hélas, étaient encore surchauffés quand arriva ce dimanche “le matin du grand jour”. Lorsqu’à 6h30 notre fier équipage, vêtu de cirés jaunes et chaussé de bottes, se présenta sur le pont, la météo du 26 mars glacée faisait plutôt penser à Terre-Neuve en janvier. Or nous ne commencions pas une pêche à la morue dans les mers froides, nous lancions notre grande journée cyclo et voulions, contre vents et marées, en faire une épopée.
Non seulement les fureurs de la météo ne parvinrent pas à nous décourager, mais au contraire, elles nous stimulèrent. Nous décidâmes, Messieurs et Mesdames, qu’on verrait ce que l’on verrait. Et en effet, on vit. On sentit que le “feu sacré” de nos cyclos accrocheurs, tête baissée, dents serrées, cuisse musclée et jarret d’acier, convertirait ce dimanche pourri en journée de vélo… très réussie.
Chacun à son poste de combat, nous nous mîmes à l’ouvrage, et l’opération “montage des stands” fut notre premier succès. Motivés comme jamais, nous eûmes quinze minutes d’avance sur l’heure que nous nous étions fixée. A 7h 45, les installations bien en place, nous fûmes à même de recevoir dignement les plus matinaux de nos participants.
En même temps, une angoisse certaine nous tenaillait un peu quand-même. Avec ce fichu mauvais temps, combien de participants viendraient ? Comment, sous pareils assauts de vent froid et de pluie, allait pouvoir se dérouler la journée ? A ce grand évènement festif et sportif, à coup sûr la plus belle des manif’, nous, les cyclos adeptes du vélo pour tous, nous nous préparions depuis six mois déjà. Pour nous, attachés passionnément à un cyclotourisme sans prétention, pour nous les fanas du vélo loisir, pour nous les fadas du vélo plaisir, pour nous qui aimons grimper les cols sans nous pousser du col, ce devait être, ce jour-là, la journée de gala du vélo sans tra-la-la. Nous avions, par rapport à l’édition 2022, amélioré l’organisation, la communication et l’accueil. A chaque étape, nos équipes étaient prêtes. Nous fûmes ainsi quarante-deux bénévoles à répondre “présent” ce 26 mars, parmi lesquels seize qui se dédièrent au Vélo Club, la journée durant, pour le signalement des courses en compétition. Tous sur le pont à l’heure dite, nous remplîmes vaillamment nos obligations.
Tout ceci coûta des efforts, mais à la réflexion… bien moins que ce que nous redoutions. Nous eûmes chaud au coeur dès la première heure, dès que, leurs visages fendus de grands sourires, les premiers participants à l’évènement se présentèrent, chacun récupérant son dossier. Il y en eut de moins téméraires qui se présentèrent. Ils venaient à nous sans vélo ni cuissard, juste désireux de nous apporter leur soutien. C’est leur regard qui nous disait : “Cette fois, moi, je ne courrai pas, pluie trop forte, vent trop froid, dans ces conditions-là, très peu pour moi, mais comme vous êtes sympas, je suis là”.
Autre point fort, les speakers. Connaissant sur le bout du doigt leur métier, ils furent “au top” tout au long de la journée. Créateurs de bonne ambiance, amuseurs de génie, ils encouragèrent coureurs, public et organisateurs. Pas un participant, pas un bénévole qui n’en ait été ravi.
Il y eut donc un premier départ à 9 heures. Les mordus, les très décidés n’étaient point nombreux, beaucoup ayant renoncé. Mais ceux qui s’alignèrent, ceux qui sur la pédale appuyèrent, ah ! qu’ils étaient beaux ! ah ! qu’ils étaient fiers ! D’autant plus fiers, d’ailleurs, qu’une escouade de sympathiques motards étaient là pour leur ouvrir la route et les escorter, quel honneur ! sur les premiers kilomètres.
A 10 heures, pour un second départ sur un second itinéraire il y eut d’ailleurs plus de participants qui se rassemblèrent, un peu ragaillardis que la pluie ait faibli. Là encore, nos amis motards les accompagnèrent. Qu’ils soient ici remerciés pour les chevauchées que sur leurs montures de métal ils effectuèrent “rien que pour nous”, et qui furent royales.
Une fois les inscriptions terminées, une fois les deux départs effectués, nous n’eûmes pas pour autant la vie devant nous afin de transformer le décor en coin-repas. Ne fallait-il pas que dès leur retour, nos vaillants cyclistes puissent se caler l’estomac ? Qu’ils trouvent après l’effort le réconfort ? C’est ainsi qu’on rangea, qu’on épongea, qu’on aménagea, qu’on organisa un repas sympa. Ce fut, il faut le dire, tout un art de servir de si gros appétits dans un espace aussi petit, à peine un réduit. Mais Coco, notre magicienne, fit des miracles. Au point que l’arrivée des premiers au déjeuner coïncida, croyez-le ou ne le croyez pas, avec une sérieuse accalmie. Si quelques coureurs prudents rentrèrent chez eux pour “manger dedans”, beaucoup d’autres tinrent à braver les cieux. Et leur choix fut judicieux : au moment du café, un authentique rayon de soleil réchauffa ces bienheureux.
Ils revinrent de leur course, les uns roulant devant, les autres les suivant, ce fut le flux des revenants. Tous apparemment très contents d’avoir fait leur rando en dépit du mauvais temps. D’ailleurs, les randonneurs des “petits parcours” étaient passés quasi entre les gouttes et rentrèrent presque secs. On échangea les impressions, on se félicita, on se congratula, on adressa (ce qui nous fit très plaisir) une louange unanime à des tracés d’un grand intérêt et à une excellente organisation.
Puis on fit la fête sur la place des Marchés ! La sono du Vélo Club, l’odeur, la saveur, la chaleur délicieuses des crêpes et galettes que Gérard servait dans son food-truck, la buvette, les spécialités savoyardes du coin-repas, les quarante-deux sourires des cyclos bénévoles, tout ça “fit un tabac”.
Ce ne fut hélas qu’une courte trêve, car bientôt l’exécrable météo livra ses nouveaux assauts. Mais il aurait fallu plus que ces odieuses gouttes d’eau pour décontenancer nos cyclos. Qu’on se le dise : “Entraide et Bonne Humeur”, telle est notre devise. Quand la tempête une seconde fois pointa son vilain nez, tout le monde ou presque avaient fini de déjeuner. Nous regroupâmes, flegmatiques et résignés, les personnes présentes et les mîmes bien à l’abri sous les toiles de nos barnums. Dire que c’était “confort” serait bien sûr très exagéré… Coincés entre le frigo et la table comme au moment du premier déluge le matin, nous nous retrouvâmes tous, collé-serrés, à attendre la fin du second. Sous des torrents d’eau qui trouvaient un passage dans le moindre espace entre les toiles de la tenture, nous nous disions qu’il fallait tenir bon.
Public, coureurs et organisateurs, tous furent bien valeureux un jour de pareil déluge et méritent un coup de chapeau. Quant à nous les cyclos, vaillants tant bien que mal chacun à son poste, vidés, épuisés après tant d’heures depuis l’aube passées dans une aussi forte humidité, nous sentîmes monter un brin de nervosité. Quand sonnèrent 18 heures, ce fut un moment mérité : celui de se reposer après que tout ait été démonté.
Nous rendîmes un hommage appuyé à nos filles, trop rares ce jour-là. A celles qui, telles Geneviève et Aurélia, arrivées du parcours de 120km à 16 heures et parmi les dernières (elles, elles préfèrent qu’on les considère “premières à condition de commencer par la fin”), nous adressâmes un immense BRAVO ! Leur gaieté, leur ténacité, leur fierté d’être allées jusqu’au bout illuminèrent notre journée.
Pour faire un bilan…
Six gros mois de préparation, des réunions d’organisation, de la stratégie de communication, des parcours de reconnaissance, des rencontres avec les élus des communes pour assurer les ravitos, de la bureaucratie pour les inscriptions et la composition des dossiers, de la persuasion pour assigner à chacun son poste, des discussions entre bénévoles, du collage d’affiches, de l’aide au fléchage, du déménagement de gros matériel dans les jours qui précédent ou suivent l’évènement. J’en passe, et des meilleures. Comme dit la chanson, “c’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire beaucoup“. Beaucoup de travail, beaucoup d’implication et d’efforts. Mais notre récompense, c’est que tout le monde ait fini cette grande journée très content.
Merci au Vélo Club, merci à ses bénévoles plus expérimentés que nous de nous avoir à nouveau réservé une petite place sur sa course légendaire, Elite Annemasse-Bellegarde et Retour. Merci à toutes celles et tous ceux qui ont “sauvé” une journée placée a priori sous de mauvais auspices.
Nous remercions également la Mairie d’Annemasse et l’Office Municipal des Sports qui nous ont permis d’organiser ce bel évènement, ainsi que nos partenaires TAC Mobilités, les Monts de Genève, les communes de Faucigny et d’Arbusigny et le foodtruck “Crèpes et galettes de Gérard”.
Et enfin, merci toutes les personnes qui sont venues nous soutenir activement tout au long de la journée, telles que M. Michel BOUCHER, 1er adjoint à l’Urbanisme, aménagement durable et grands projets, relations aux usagers, mais également cycliste sur notre rando, et Mme Catherine BORGEAIS-ROUET, présidente du Comité Départemental de Haute-Savoie et du Comité Régional Auvergne Rhône-Alpes de la Fédération Française de Cyclotourisme / FFvélo.
Bravo à tous les participants individuels et aux clubs (les Cyclos de la Vallée de Thônes, les Cyclos Randonneurs Thononais, le Vélo Club Louhannais, le VTT Fun Club, Antony Berny Cycliste, la Pomme Marseille, l’UCTM, le CC Airaines, Sports et Loisirs Mavic).
Les coupes remises sur la CycloTour sont :
- Trophée du plus jeune Cyclo : Baptiste PETIT-ROULET, de Grésy sur Aix en Savoie, sur parcours 120 km/Elite, âgé de 19 ans.
- Trophée du cyclo le plus éloigné d’Annemasse : Oscar LEON, sur parcours 59 km, de Vienna (US Virginie) et originaire de Colombie, en déplacement professionnel à Genève.
- Trophée du plus expérimenté : Michel HOCHARD du Club des “Cyclos de la Vallée de Thônes”, sur parcours 67 km.
- Trophée du club le plus représenté aux “Cyclos de la Vallée de Thônes”, représenté par son président M. André MOURET, sur parcours 67 km.
Cyclo rédacteur : Marie-Cécile, présidente des cyclos
Revivez l’ensemble de la journée à travers l’objectif de notre adhérent et photographe Olivier
8h30 → 9h40
Stand et départ cyclo 120 km
10h45 → 12h15
Paddock et départ des juniors
12h15 → 12h20
Juniors jusqu’à Reignier
13h00 → 13h20
Séniors Collonges sous Salève et après Viry
13h20 → 13h55
Séniors Valleiry derrière le Vuache
13h55 → 14h35
Séniors Clarafond-Arcine jusqu’au Pont de la Caille
14h35 → 15h40
Séniors Cruseille jusqu’à la côte d’Hyot
15h40 → 16h45
Séniors côte d’Hyot jusqu’à la montée d’Arthaz
16h45 → 18h00
Séniors arrivée et remise des prix