Je m’appelle « trek » dans mon entourage on me surnomme « Super Trek » j’en suis flattée et même un peu gênée. Je suis une bicyclette qui a été achetée par un cyclotouriste prénommé Gérard il y a 5 ans et je peux vous dire que le lascar ne me laisse pas beaucoup de temps libre, je trouve même qu’il exagère. Par exemple je prends cette année, non seulement Monsieur a pris du poids, 3 kilos, vous imaginez pour moi qui n’en pèse que 9, je me le coltine sur le dos, des journées entières, car Monsieur a décidé de faire un nombre impressionnant d’ascensions pour se rapprocher des 1000 cols.
Dès le printemps il s’est mis en route sans se soucier de l’état de ma forme, et ce qui devait arriver arriva, une première fois , il casse ma chaine et 15 jours plus tard mon dérailleur ! Résultat 8 jours d’arrêt ! J’avoue que ce jour là, j’ai été très contente qu’il me prenne sur son dos pour faire du stop pour rentrer. C’est bien ma veine d’avoir été achetée par un cinglé de la grimpette ! Bon je reconnais quand même qu’il a l’art et la manière de nous faire découvrir des paysages fabuleux, comme cet été l’arrière pays niçois. Des circuits splendides entre oliviers et chênes avec des senteurs de thym, pas de voiture, le calme et des petits villages perchés au sommet d’énormes blocs rocheux. Il aurait pu se contenter de ça ! Eh bien non, il a fallu qu’il se rende à une concentration internationale en Lorraine avec tout le gratin des « Centcolistes ».
Manque de pot, le temps était plus qu’incertain et la pluie est venue perturber les cérémonies officielles de remise de diplômes, pendant que nous les deux roues, on se coltinait la pluie, tout juste si quelques uns sont venus nous mettre un sac plastique sur la selle. Oh !pas pour nous protéger, pensez donc, mais plutôt pour protéger leurs fesses quand ils en auraient fini avec les agapes. Après celles-ci nous nous sommes retrouvées quelques randonneuses sur ces petites routes étroites puis dans des sentiers sablonneux, je vous explique pas dans quel état je suis ressortie de ce bourbier. Je ne lui en veux pas à mon boss et j’étais quand même ravi quand je l’ai entendu dire qu’il allait faire une énorme moisson de cols, mais quand il est rentré le butin était assez maigre à cause du temps. Heureusement nous avons pu quand même admirer cette belle région au confluent de l’Alsace et de la Lorraine des fleurs partout sur des maisons typiques et multicolores. Ah j’allais oublier de vous dire que je partage ma vie avec « Trekinette » ma petite sœur du haut de ses roues de « 650 » elle est montée par Marinette la femme de Gérard nous nous entendons bien, nous partageons souvent les mêmes routes et le soir au garage nous en profitons pour vider nos sacoches sur les péripéties de nos illustres cavaliers.
Bon je papote, je papote, je vais vous laisser, l’automne arrive nous allons bientôt nous reposer quelques semaines et nous ressourcer pour aider nos chers cyclomontagnards à de nouvelles conquêtes à travers les massifs montagneux d’ici et d’ailleurs, parce que dans le fond on aime bien çà aussi.
Cyclo rédacteur : Gérard Lassauge, Président des cyclos
Article publié en 2012 dans la
revue des Cent cols à Bitche lors de la concentration annuelle