De Genève à l’île d’Oléron : 730 km en duo père-fils !

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Après mon périple en solitaire l’année dernière, j’ai décidé de remettre ça cet été, mais cette fois-ci accompagné de mon fils Samuel. Une aventure à deux, une histoire de partage, de transmission, et de dépassement de soi sur 730 km !

Jour 1

Départ en mode express après le boulot !

Vendredi 25 juillet, je quitte le travail à 14h30 et rejoins Samuel à la sortie de son boulot à 15h15. Le vrai départ est donné ! Il est enthousiaste et impatient de prendre la route. Jusqu’ici, les trois plus grosses sorties de Samuel étaient deux journées d’environ 215 km chacune et un roadtrip de 400 km sur trois jours. Sinon, il roule régulièrement en vélotaf et lors des sorties avec le club. Mais cette fois, il allait pulvériser ses records personnels !

Samuel étrenne fièrement son tout nouveau vélo Canyon, avec à peine 100 km au compteur, tandis que moi, fidèle à mon gravel Origine, je m’engage sereinement dans ce nouveau périple.

Nous voyageons légers : chacun équipé d’une sacoche de selle, d’une petite sacoche fourre-tout sur le cadre et d’un sac à dos pliable pour stocker la nourriture. Sous mes prolongateurs, j’ai bricolé une sacoche maison pour mes poudres isotoniques et autres objets dont nous pourrions avoir besoin rapidement en cours de route.

Première petite frayeur technique à Nantua : je constate une perte d’air à mon pneu arrière qui ne s’auto-colmate pas toute seule malgré l’ajout récent de préventif. Samuel repère sur Google Maps un magasin de cycles à 1,5 km qui ferme dans 30 minutes. On croise les doigts pour que les horaires affichés en ligne soient justes, je remets un peu d’air, et on fonce ! Une fois arrivés là-bas, tout se règle rapidement : je vide la moitié de la bouteille de préventif dans le pneu, je regonfle à 3 bars, et le trou se bouche aussitôt. Plus aucun souci ensuite !

Depuis Nantua, nous enchaînons encore près de 100 km avant d’atteindre le pied du col des Échameaux (3,1 % sur 13 km), que nous entamons ensuite dans la foulée. Normalement facile, il nous paraît interminable après 160 km et une journée de boulot dans les jambes. Nous atteignons finalement le sommet et trouvons un abri couvert providentiel. Nous installons nos matelas gonflables, nos bivys, enfilons nos doudounes, et après un repas rapide, c’est un repos bien mérité jusqu’au lendemain 6h30.

Jour 2

Vent de face et kilomètres interminables

Samedi 26 juillet, le réveil est frais. Samuel supporte mal la fraîcheur matinale et doute de sa capacité à rouler 100 km aujourd’hui. Pourtant, 330 km nous attendent au menu jusqu’à Montmorillon. Le vent, notre compagnon peu agréable du jour, s’invite avec force, ralentissant considérablement notre progression.

Rouler à deux, c’est différent : plus facile de s’arrêter dans de grands magasins, car l’un surveille les vélos tandis que l’autre fait le ravitaillement. Seul, je privilégiais les petites épiceries où je pouvais garder l’œil sur mon destrier.

Après 100 km difficiles, pause repas bien méritée en boulangerie, puis sieste réparatrice d’une demi-heure près d’un petit lac après 30 km supplémentaires. Nous repartons requinqués mais nous réalisons rapidement que Montmorillon sera hors de portée aujourd’hui. Grâce à Google Maps, je repère un stade à Argenton-sur-Creuse avec un abri couvert idéal pour notre nuit.

À 23h, après 280 km dans les jambes, nous y arrivons enfin. Le lieu est parfait, avec en prime le luxe d’un robinet d’eau courante ! Nous installons notre bivouac et savourons cette pause bien méritée avant de sombrer dans le sommeil.

Jour 3

De la pluie, des douleurs, mais une arrivée triomphale !

Dimanche 27 juillet, nous avons mieux dormi cette nuit, plus au chaud que la précédente, et surtout plus longtemps : près de 8 heures de sommeil réparateur. Réveil à 7h, le temps de tout ranger et de déjeuner. À 7h30, rapide petit-déjeuner avec les chaussons aux pommes qu’il nous reste, puis en selle !

Mais rapidement, la météo se gâte. D’abord quelques gouttes, puis un crachin, et enfin un déluge intense pendant une trentaine de minutes qui nous trempe complètement. Le moral baisse momentanément. Samuel lâche même : « Imagine si ça dure toute la journée ! »

Finalement, les vêtements sèchent assez vite… mais pas les pieds ! Nous finissons par rouler pieds nus posés sur nos chaussures pour essayer de sécher un peu les chaussettes.

Les kilomètres commencent à peser sur nos corps : petites douleurs, positions inconfortables, notamment mon épaule gauche qui proteste contre la position couchée sur les prolongateurs. Pourtant, nous continuons d’avancer, surveillant le dénivelé positif restant. Pas de gros cols, mais une multitude de petites bosses : presque 6000 mètres de D+ au total sur ces 730 km.

Progressivement, nous reconnaissons l’architecture typique de Charente-Maritime. Puis apparaissent enfin les panneaux tant attendus : Oléron, La Rochelle…

Le célèbre pont est toujours aussi venteux, mais nous franchissons cet ultime obstacle avec soulagement.

Il reste 17 km sur l’île, probablement les plus longs tant l’impatience d’arriver est grande. Nous gardons le rythme malgré la fatigue. Enfin, nous atteignons Chéray, où toute notre famille nous accueille comme des héros. Quelle joie de partager ce moment avec eux !

Conclusion : Fier de mon fils, fier de nous !

Cette aventure père-fils a été extraordinaire. Rouler à deux, c’est sortir un peu de sa bulle solitaire, parfois se relâcher, mais aussi se motiver mutuellement. Le partage rend l’expérience bien plus riche et inoubliable.

Voir Samuel relever ce défi immense avec enthousiasme et ténacité m’a rendu extrêmement fier. J’espère lui avoir transmis définitivement le goût de l’effort, du voyage et de l’aventure à vélo, goût que j’ai moi-même découvert sur le tard.

Trois jours m’ont été nécessaires pour retrouver une forme correcte après ce périple intense, mais quel bonheur d’avoir accompli cette épopée ensemble !
Bravo Samuel, tu peux être fier de toi, et je suis fier de toi !

Et un grand merci à tous nos amis, qui sur le groupe WhatsApp créé pour l’occasion, nous ont soutenus tout au long du parcours !

Cyclo rédacteur : Stéphane R., cyclo voyageur de père en fils ! 

Partie technique : Analyse comparative des deux éditions

Cette année, nous avons mis 6 heures de plus que lors de mon périple en solo de 2024, malgré une vitesse moyenne légèrement plus élevée une fois en mouvement.

La principale différence ? Des pauses plus nombreuses, rendues possibles (et agréables) par le fait d’être deux : plus de ravitaillements, de pauses gourmandes, une sieste bien méritée… bref, un rythme un peu moins pressé, mais plus humain. Voici un petit tableau pour comparer les deux aventures.

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