On peut se poser la question, comment devient-on centcoliste ? Il y a forcément plusieurs façons. Le hasard, les rencontres, les brevets, le fait d’habiter dans une région montagneuse, les clubs, le bouche à oreille ou tout simplement le goût de grimper.
Notre président fondateur Jean Perdoux l’a dit : c’est en passant son 100ème col du côté de Séchilienne que lui est venu cette superbe idée.
Habitant la Haute Savoie comme lui, je ne connaissais pas le club des Cent Cols quand je me suis inscrit à l’ASPTT Annecy en 1976, pourtant je connaissais le Vélo Club d’Annecy, et les autres SNR, Gillette, etc., mais je me contentais des sorties de mon club et de quelques brevets régionaux. Comme j’avais la manie de tout noter, j’avais déjà une petite liste de cols franchis dont le premier était le col de Bluffy.
Au milieu de l’année suivante j’arrête le cyclotourisme, étant muté à Paris pour mon travail. Je reviens un an après à Annemasse, mais je reste deux ans sans club avant de signer aux Cyclos de la Vallée Verte à Boëge.
Là, je reste deux ans et j’effectue pas mal de cols dans cette superbe vallée verte truffée de cols pas très difficiles.
Puis j’ai de nouveau un passage sans club jusqu’en 1989 où je m’inscris au CT Annemasse. A cette époque, je suis attiré par les cyclosportives, j’enchaîne Les Portes du Soleil, La Marmotte, La Louison Bobet, L’Epervier, et Le National, et ma liste de cols s’allonge.
Je rencontre en même temps 3 centcolistes du club, Pierre Chatagnat qui est toujours le recordman du club avec près de 1800 cols tous en vélo de route, le couple Robert et Ginette Bovagne avec 1400 cols. Ginette la poétesse, qui enverra plusieurs poèmes à la revue. Je fais aussi le BRA dont j’avais tellement entendu parler, certainement un de mes plus beaux souvenirs. Le départ le matin à trois heures avec toutes ces petites loupiotes. Le passage à sept heures du matin au col de la Croix de Fer mon premier « 2000 », la descente vertigineuse et l’enchaînement Télégraphe, Galibier, ce Galibier qui restera mon col préféré, il a tout d’un grand seigneur, sa majestuosité, sa difficulté, ses paysages.
En ce début des années 1990 je vole de cols en cols (si on peut dire) et en 93 je me retrouve avec 115 cols, sans pouvoir dire exactement lequel fût le centième. En 1994 je reçois mon diplôme et la médaille des Cent Cols, j’en suis très fier, car comme tout ce qu’on pense inaccessible, quand on le réalise, on s’émerveille.
Mille cols plus tard, je suis toujours en admiration devant ces plus de 7000 cyclos qui ont un jour franchi 100 cols et comme le dit notre président d’honneur je suis devenu un collectionneur de cols, mais, à l’inverse des collectionneurs de timbres, on ne peut pas s’échanger ceux que l’on a en double !
Voilà une façon de devenir centcoliste, plus facile pour ceux qui comme moi habitent la montagne. C’est pour ça que l’on peut féliciter tous ces collègues venus des pays plats qui profitent des week-ends, des ponts ou des vacances pour enrichir leurs palmarès et repartir chez eux, avec beaucoup de kilomètres de fatigue, d’argent dépensé pour assouvir cette passion partagée par plus de 7000 cyclos.
Enfin comment ne pas citer cette pensée de Confucius qui s’accorde bien avec les centcolistes “Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne, alors qu’il réside dans la façon de la gravir !”
Cyclo rédacteur : Gérard LASSAUGE, Cyclo Annemassiens Voirons-Salève
et Centoliste CC 3893